Sabrina Calvo

Bizarre livre. Je ne sais par quel bout le prendre. Il ressemble à un roman à clefs multiples mais ces clefs ne sont pas données ou n'ouvrent que de nouveaux corridors. Les noms des personnages par exemple semblent signifier quelque chose, ils sont issus de dessins animés ou bandes dessinés (Ignatz, Flotsam et Jetsam, Winnie, Pooh) ou de littérature, films, musique (La reine Mab, le docteur Loomis, ou Margot Fiedler (la chanteuse/guitariste de Laika ?)) mais où cela nous mène-t-il ? La bande son de cette fin du monde est magnifique (The divine Comedy et Godspeed You Black Emperor suffisent à mon bonheur), et Holst fait un étrange contrepoint.

Tout cela fait une aventure cartoonesque mais triste qui laisse sur la faim malgré des trouvailles formidables (les victoriens qui voyagent dans le temps par exemple)… (mais)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que David Calvo a le don de désorienter le lecteur qui ne lui serait pas familier.
Un très beau roman sur la fin du monde, entre tragédie et comédie, angoissé et déroutant. On ressent exactement la même impression en achevant le roman qu'en se réveillant d'un rêve...
Réserve cependant : il manque une idée force à se livre, une raison d'être omnisciente et un propos affirmé, ce qui rapproche Wonderful d'un exercice de style ou d'une littérature expérimentale... est-ce par pudeur ?… (mais)