Le scénario est tellement mince et ses personnages tellement caricaturaux que le film serait assez imbuvable sans le jeu toujours impeccable de François Cluzet.
Il incarne ici le maire d'une petite commune normande (Le Mêle-sur-Sarthe) dont les agriculteurs rencontrent d'énormes problèmes face à une concurrence intenable. Le réalisateur essaie d'y mettre tout un tas d'ingrédients censés faire "prendre la sauce". Ces ingrédients sont en fait tous des personnages : des agriculteurs archi-bornés qui se vouent des rancunes séculaires, un jeune en train de vider le magasin de photo de son défunt père (victime, comme il se doit, de la boisson), une famille de Parisiens qui s'essaie à la vie rurale, un boucher terriblement jaloux de sa femme qui fut miss dans son temps (évidemment, elle a pris pas mal de poids depuis car il serait fâcheux de donner une seule image flatteuse de ces ploucs de provinciaux), un pharmacien prude, etc.
C'est dans ce petit microcosme étriqué qu'arrivent un photographe américain et son fidèle assistant. L'artiste s'est mis en tête de filmer dans un champ précis (et pas un autre, ce qui entraîne tout un tas de complications) les habitants de la commune entièrement nus (c'est sa marque de fabrique, ce qui fait donc de l'artiste un clône de Spencer Tunick). Le maire, qui y voit une manière d'attirer les médias sur la situation fortement en déclin de sa commune, en accepte l'idée et essaie par tous les moyens de convaincre ses administrés de venir poser pour la photo.
Un film sans prétention, pas très subtil mais qui se regarde sans déplaisir. ( )