Picture of author.

Anne de Tourville

Autor(a) de Jabadao

6 Works 14 Membros 1 Review

About the Author

Image credit: Ouest-Eclair - 27 novembre 1943 - Anne de Tourville

Obras de Anne de Tourville

Jabadao (1951) 6 cópias
Gael the Sailor (1955) 3 cópias
Les gens de par ici (1981) 2 cópias
Femmes de la mer (1958) 1 exemplar(es)
Gaël the sailor; (1954) 1 exemplar(es)
Jabadao, roman 1 exemplar(es)

Etiquetado

Conhecimento Comum

Sexo
female

Membros

Resenhas

Entre la marmite ronde, gainée d’un velours de suie, et le landier, [la Mort] était là. Un linceul aux calmes plis couvrait son ombre fine. Son front était penché, l’attitude exprimait une longue et très douce patience.
(p. 259, Partie 2, “Le grand jabadao”).


J’ai acheté ce livre dans une boutique de livres d’occasion seulement à cause du titre. Mon grand-père avait un bateau pour faire de la petite pêche de retraité, et c’était un Jabadao. Il adorait le nom de ce modèle qu’il répétait avec gourmandise à chaque fois qu’il parlait de son bateau. Le Jabadao est une danse bretonne, et son bateau s’appelait le Gavotten, une autre danse bretonne.
Je me sentais entre de bonnes mains avec ce livre, donc. Un bon petit roman régionaliste de derrières les fagots, pour une lecture gentille et reposante. Avant d’en lire les premières pages, j’ai fait un petit tour sur internet, et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que ce livre avait remporté le Prix Femina en 1951 et que j’avais entre les mains la première édition de ce bouquin. Cela ne m’a guère intimidée et je me suis lancée dans cette lecture à un moment où j’avais une envie de lecture plus légère, mais sans savoir vraiment à quoi m’attendre.
Me voici donc partie sur les petits chemins creux d’un livre bien de chez nous, mais sans que le côté breton soit trop appuyé comme il l’est dans les romans régionalistes un peu trop écrits au kilomètre. Le roman s’ouvre sur une mort et un enterrement, mais c’est une journée de mariage qui en constitue la plus grande part. Car on comprend vite que le propos d’Anne de Tourville n’est pas vraiment de raconter une histoire, mais plus de décrire par le menu les traditions d’un petit village. Les traditions auxquelles elle fait allusion me sont inconnues mais ne sonnent pas faux. Il y a tellement de particularismes locaux que tout cela pourrait bien être vrai, même si je soupçonne Anne de Tourville d’avoir fait un collage de différentes traditions qu’elle aurait glanées dans différents coins de Bretagne. Cela ressemble bien à la volonté de réinvention des traditions des Seiz Breur, un mouvement dont, selon Wikipédia, Anne de Tourville était proche.
Pour ce qui est de l’histoire, il y a un petit goût de [Petite Fadette] dans ce couple amoureux envers et contre tout, et surtout contre les divisions sociales. Le jeune homme le plus riche de la commune qui prend pour épouse une pauvresse sans dot (mais une pauvresse qui n’a pas oublié de faire fonctionner son cerveau !) , cela ne vous rappelle rien ? Le déroulement de l’histoire est cependant très éloigné de celle de George Sand, puisque tout tourne autour du mariage, un peu avant et un peu après.
J’ai aimé cette description simple, avec des phrases joliment polies qui fleurent bon la littérature du début du XXème siècle. J’ai aussi beaucoup aimé la description de la relation au monde des morts et des esprits, un aspect de la culture bretonne que l’on trouve rarement évoqué dans les livres, en tout cas pas avec la quotidienneté qu’Anne de Tourville y met ici.
En définitive, je ne suis pas certaine d’avoir lu un livre vraiment breton. Un livre champêtre oui, un livre que exalte les traditions, oui. Mais un livre un peu idéaliste dans la façon dont il appréhende ces traditions, on a presque l’impression d’un village qui vit sous un dôme de verre, préservé de la perversion du monde et de la modernité, une sorte de Bretagne fantasmée, mais qui n’existait déjà plus au moment où Anne de Tourville écrivait. Drôle d’expérience de lecture donc, un livre dont j’ai apprécié la lecture, tant pour l’histoire que pour ce qu’il dit de l’intellectualisme breton d’après guerre, mais un livre que j’aurais du mal à conseiller au-delà d’un cercle intéressé par cette question, ou dont le grand-père n’aurait pas eu de Jabadao pour aller pêcher le maquereau.
… (mais)
 
Marcado
raton-liseur | Mar 31, 2021 |

Prêmios

Estatísticas

Obras
6
Membros
14
Popularidade
#739,559
Resenhas
1
ISBNs
2