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William Marx

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Je ne sais plus où j’ai entendu parler du concept de bibliothèque mondiale de William Marx il y a quelques temps déjà. A la radio, c’est à peu près sûr, mais mon souvenir s’arrête là. Rien que le fait d’accoler ces deux mots, « bibliothèque » et « monde » m’avait fait rêver. Mais qu’est-ce que cette idée apporte par rapport à celle de littérature mondiale ?
En découvrant la leçon inaugurale de William Marx au Collège de France, leçon donnée le 23 janvier 2020 pour inaugurer sa Chaire de littératures comparées, je me suis dit que je pourrai en apprendre plus sur cette idée. Les leçons inaugurales sont des textes courts, une soixante de pages, et sont un exercice codifié, où il faut notamment rendre hommage à ses prédécesseurs et s’inscrire dans l’histoire de la construction du savoir à laquelle le Collège de France participe, puis où il faut justifier de l’intitulé de sa chaire, qui a l’air d’être toujours un enjeu important (ici, William Marx insiste beaucoup sur l’importance du pluriel par exemple). William Marx n’échappe pas à l’usage et sait rendre ce passage obligé plutôt agréable à lire.
Puis vient un exposé de ce que sera le contenu du cours que William Marx donnera au Collège de France, avec notamment sa réflexion sur la littérature mondiale et sur la discipline de la littérature comparée. Je ne suis pas certaine d’avoir toujours compris les nuances de sa pensée, notamment quand il critique le terme littérature dans l’expression « littérature mondiale » puis l’utilise dans l’intitulé même de sa chaire. Mais j’ai apprécié la remise en question des canons habituels, l’affranchissement des limites que l’on met au terme littérature. L’interrogation sur la posture du lecteur aussi, tant dans le choix de ses lectures que dans la façon d’aborder un texte en fonction de là où il est et de quand il est, si elle n’est pas nouvelle, est formulée de façon intéressante.

De ces remises en question, William Marx trace les contours d’une littérature comparée plus ambitieuse, presque trop. On peut craindre qu’en gommant toutes les limites et toutes les frontières on ne se retrouve devant un objet qu’on ne peut plus saisir, mais c’est cet écueil même qui semble griser William Marx, cette envie de vouloir tout embrasser, de toutes les cultures, de tous les milieux, de tous les âges. Je suis ressortie de cette lecture érudite avec la sensation d’avoir passé quelques heures avec un boulimique de lecture aussi heureux qu’un enfant dans un magasin de bonbons qu’il sait infini. Cette envie insatiable et gourmande à la fois est assez jubilatoire et dans un sens déculpabilisante, la lecture n’est pas qu’une affaire sérieuse, c’est aussi une affaire de plaisir. William Marx fait d’ailleurs peu de référence à d’autres œuvres (ce qui est paradoxal pour une leçon inaugurale, d’autant plus en littérature), mais elles vont du poème « Les Conquérants » de José-Maria de Heredia, avec une langue ciselée à l’extrême, à [ABC contre Poirot] d’Agatha Christie. On a la sensation qu’avec William Marx, il n’y a pas de littérature de seconde zone, et c’est bien agréable de se l’entendre dire ainsi de façon aussi érudite.
William Marx semble donc dans cette conférence qui lance ses travaux se fixer un objectif impossible : lire tout, mais aussi tenter de comprendre comment ce qu’est le lecteur influence sa lecture d’une œuvre donnée. C’est important d’en être conscient, de chercher à le décrypter, mais peut-on objectiver complètement notre comportement de lecteur ? C’est un peu utopiste, mais c’est dit avec un tel enthousiasme que c’en est contagieux !
Ce livre ne donne qu’un aperçu rapide de la pensée de William Marx, il laisse un peu sur sa faim, mais c’est l’exercice qui veut cela. Il donne envie par contre d’en savoir plus, de lire d’autres essais de ce chercheur ou bien d’écouter ses cours Marx puisque le Collège de France les met gratuitement à disposition du public (comme tous ses cours depuis plusieurs décennies) sur son site et en podcast. Un livre qui donne envie d’en ouvrir d’autres, c’est une belle réussite, non ?

Merci aux éditions Fayard et au Collège de France de m’avoir permis de lire ce livre, dans le cadre de l’opération masse critique de Babelio.
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raton-liseur | Mar 15, 2022 |

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